lundi 14 avril 2014

B comme "Bataille de la cote mal taillée"



- L’expression « bataille de la cote mal taillée » est employée par le général Emilien Cordonnier dans son article La victoire ajournée et l’arrêt de l’offensive d’avril 1917. Réponse à M. Paul Painlevé. Elle désigne le compromis réalisé à propos de l’attaque réalisée entre Berry-au-Bac et Reims quelques jours après l’échec de l’offensive du 16 avril, dans le cadre de la relance de l’assaut prévue pour début mai.

- Le contexte est complexe. Suite à la déception, la confiance en Nivelle est en baisse, tandis que les clans s’affrontent dans l’armée et que les politiques se mêlent de plus en plus des affaires militaires. Influencé par Pétain et par des messages souvent peu rassurants voire alarmants sur les éventuelles pertes humaines, le président du Conseil Paul Painlevé ordonne au général en chef de suspendre les plans prévus en direction du fort de Brimont dans l’attente d’une rencontre Nivelle / Pétain (29 avril, avec confirmation le 30).
- Après leur entrevue, il est finalement décidé d’attaquer au nord sur le Mont Spin et Sapigneul, mais pas au sud sur Brimont. Or, Brimont est un point fort de la défense allemande dans le secteur, ce qui voue l’offensive à un échec quasi assuré et empêche de viser quelque objectif ambitieux que ce soit (diminuer la pression allemande sur Reims par exemple).

- Les 4 et 5 mai, la 3e DI qui attaque au sud de Berry-au-Bac est en effet rapidement bloquée par l’artillerie et la bonne résistance allemandes, même si elle parvient à se maintenir sur le Mont Sprin difficilement gagné.



Sources :
Lieutenant-colonel Rousset, La bataille de l’Aisne (avril-mai 1917)   (page 85 et suivantes)
Denis Rolland, Nivelle. L’inconnu du Chemin des Dames (pages 186 à 189)


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