dimanche 14 avril 2013

S comme Sapinière(s)



1) Au singulier, la Sapinière désigne la position française renforcée située dans la partie occidentale du Bois-des-Buttes.

(Source fond de carte: IGN)
- Lorsque le front se stabilise, mi-septembre 1914, le secteur est majoritairement (ré)occupé par les Allemands malgré les nombreuses tentatives françaises de progression en direction du nord. Ils ne peuvent cependant pas pousser jusqu’à l’Aisne et, pendant plusieurs mois, le Bois-des-Buttes reste principalement aux mains des Français.
- Le 10 mars 1916, l’attaque allemande est une réussite ; la 55e DI doit céder mais reçoit pour ordre de s’accrocher à la Butte de l’Edmond et à la Sapinière à tout prix, ce qu’elle parvient à faire : le Bois-des-Buttes est donc divisé en deux, la majeure partie allemande, le réduit occidental français. Cette situation perdure jusqu’à l’offensive Nivelle, soit pendant un peu plus de 13 mois.
- On renforce la Sapinière, qui se retrouve en première ligne, avec à sa gauche les buttes Villars et Denain et à sa droite les liaisons avec les bois en Marteau et Clausade.
- C’est dans ce secteur que le lieutenant Paul Truffau (246e RI), débarqué après l’attaque allemande, passe plusieurs mois, citant les lieux à de nombreuses reprises dans ses carnets.

- Après avril 1917, les Français progressent au-delà de la nationale, ce qui ôte à la Sapinière son rôle essentiel de première défense.

(Carte dans le JMO du 23e BCP en juillet 1917 - source: SHD)




2) Au pluriel, les Sapinières sont une tranchée allemande située entre le plateau des Casemates et celui de Californie
- Cette tranchée est prolongée à l’est par celle de Von Fett, à l’ouest par la Grande Tranchée.

JMO 201e RI - source SHD

- Le 16 avril 1917, le 201e RI prend la tranchée dans la foulée de son avancée dans celle du Balcon, notamment grâce à l’action décisive du capitaine Battet. Mais les survivants du régiment ne peuvent s’y maintenir dans la soirée.

- Pendant plusieurs journées, les Français buttent sur la tranchée des Sapinières, bien alimentée en hommes frais par le tunnel qui la relie à l’arrière (tranchée de Troyes), et se prolongeait d’ailleurs jusqu’à celle du Balcon. Les 18 et 19 avril, le 33e RI prend et perd les Sapinières plusieurs fois, sans jamais pouvoir s’y maintenir.

- Progressivement, le grignotage français permet de prendre possession entièrement des hauteurs du plateau. Cependant, la tranchée des Sapinières reste au cœur des combats pendant presque tout le reste de l’année, jusqu’au repli allemand du 2 novembre ; elle est fréquemment reprise lors de coups de main, changeant de propriétaire pour quelques heures ou quelques jours, constituant aussi parfois la limite entre les deux armées (l’activité est particulièrement forte en mai et en juillet).

JMO 18e DI - Source SHD

La tranchée des Sapinières aujourd'hui

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2 commentaires:

Médiathèque a dit…

Bonjour
Nous préparons une expo sur le chemin des dames. Je comptais m'y rendre en mai et je voulais savoir si vous ne seriez pas dispo à, servir de guide ;o)

Catherine a dit…

Bonjour,
Savez-vous s'il reste aujourd'hui quelque-chose de la tranchée de Troyes, que l'on voit sur l'une des cartes que vous avez publiées, un peu au nord de celle des Sapinières ? Merci et bravo pour votre travail.