dimanche 21 février 2010

S comme Somalis



- Le Bataillon des Tirailleurs somalis est constitué en 1916 à Madagascar, à partir de population originaires de la Côte française des Somalis (colonie française correspondant à l’actuelle Djibouti), mais aussi du Yémen ou des Comores. 2 434 tirailleurs sont recrutés, un peu plus de 2 000 combattent en France. Ils sont intégrés au RICM (Régiment d’infanterie coloniale du Maroc).
- Arrivés à Fréjus en juin, ils s’illustrent en octobre lors de la reprise du fort de Douaumont.


- Le 15 avril 1917, le bataillon somali arrive au Chemin des Dames. « Ils forment un groupe à part bien que, depuis Douaumont, ils aient accompagné le régiment sur ses chemins de gloire. Bergers, ils étaient hier encore dans leur désert calciné de sable et de pierrailles, au milieu de leurs troupeaux étiques, appuyés sur leurs bâtons à crosse. Aujourd’hui, résignés, ils grelottent dans le froid de l’automne et les pans de leurs capotes trop grandes battent leurs jambes d’échassiers. » (H. Noullet, Les Chevaliers de la coloniale, le RICM)
- Le RICM n’étant pas directement engagé dans l’offensive Nivelle, il séjourne dans les « creutes marocaines », près de Moulins (un accident de grenade entraîne plusieurs blessés le 17), puis au « village nègre » de Vassogne. Dans les jours suivants, les somalis assurent le ravitaillement en vivres et munitions du RICM lorsque celui-ci participe aux combats.
- Le 27, un obus allemand tombe sur le « village nègre », occasionnant de nouvelles pertes.

- Après quelques jours de repos à Pargnan, le bataillon est engagé dans la bataille les 5 et 6 mai (un nouvel accident de grenade touche les soldats) pour « nettoyer » les abris allemands après le passage des vagues d’assaut dans le secteur du saillant de Deimling. « Le combat que mènent les Somalis est plus silencieux malgré son acharnement. C’est au couteau, au coupe-coupe, à coups de crosse qu’ils règlent leur différend avec les Loups gris » (H. Noullet, op.cit.). A l’heure H, les somalis sortent de la tranchée de Franconie et de la Courtine du Poteau d’Ailles, parviennent à progresser un peu et font des prisonniers ; mais la contre-attaque allemande du 6 les repousse vers leur point de départ. Les pertes sont considérables ; le bataillon est renvoyé à Pargnan puis vers l’arrière.

- Les Somalis reviennent sur le plateau de Paissy à la mi-juin pour des travaux d’aménagement du terrain. Le 2 juillet, une mutinerie éclate parmi les soldats, qui refusent de remonter au front, à Villers-en-Prayère, sur l’Aisne (source : G. Pedroncini). Le bataillon est alors déplacé vers l’Artois.



- En octobre, les Somalis participent à la victoire de La Malmaison, notamment à la prise des carrières de Bohéry et au ravitaillement du RICM qui progresse vers le fort puis Chavignon.



- Le bataillon combat encore sur l’Aisne au printemps 1918 puis lors de la reconquête de l’automne. 517 Somalis meurent au cours des combats ; le nombre de blessés est difficile à estimer.




Sources :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article_imprim.php3?id_article=70300

http://www.stratisc.org/TC_3.htm

JMO du bataillon somali

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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
à la fin de votre article vous avancez le chiffre de 517 tirailleurs tués. Le rapport des Lyons de Feuchin (1924), puis une liste des tués établie à Djibouti en 1934 évoquent 490 morts pour la France. Certes ces listes sont discutables (des oublis sont à relever sur le site "Mémoire des hommes"), mais comment êtes-vous parvenu à ce chiffre?
L .Jolly

Gil Alcaix a dit…

Bonjour
Merci pour vos précisions.
Le chiffre de 517 morts figure dans le premier lien indiqué.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article_imprim.php3?id_article=70300

Gil Alcaix