mardi 16 septembre 2008

C comme Chaudardes

 (MAJ  décembre  2013)



- Village de la rive droite de l’Aisne, au bord de la D 925, à quelques kilomètres à l’ouest de Pontavert
- 80 habitants

- Avant 1914, Chaudardes (environ 90 habitants) est avant tout connu car un pèlerinage s'y est développé, qui rencontre une certain succès et donne une notable popularité à son église Notre-Dame.

- « Les armées allemandes abordèrent la rivière d'Aisne le 2 septembre [1914] et la passèrent sans difficultés aux ponts de Maizy et de Pontavert. Elles n'avaient que faire de Chaudardes ; on n'y aurait pas connu l'ennemi, si une luxueuse automobile ne s'était arrêtée un jour sur la place du village ; trois officiers supérieurs en sortirent, qui demandèrent à visiter l'église et partirent après l'avoir admirée. »

- Repris par les Français, le village se retrouve assez près des premières lignes mais souffre relativement peu des combats pendant les premières années des combats. Des photos prises en mars 1918 montrent ainsi une église encore presque intacte, sauf en ce qui concerne le toit (fin 1917, Paul Cochin note que « l'église aux sculptures fleuries s'écroule tous les jours davantage »).
- Cependant, Chaudardes est progressivement aménagé et fortifié par le Génie français et, en février 1917, la population est évacuée afin de préparer l'offensive de printemps.

Source: SHD



- C'est pourquoi le 27 mai 1918, les Allemands en pleine progression ne trouvent « qu'un vieillard et quatre femmes qui se cramponnaient courageusement à leur terre natale » (ils sont emmenés lors du repli de l'automne et abandonnés dans le nord du département).
- Le 10 octobre 1918, les Français libèrent définitivement les lieux, toutefois après des bombardements qui – cette fois – ont causé beaucoup de dégâts, endommageant notamment « la belle église que les siècles avaient respectée. »

- En dépit du froid, quelques habitants vinrent occuper leurs ruines dans les premiers jours de 1919, se logeant dans des abris militaires, dans des caves ou sous ces tôles ondulées et cintrées que l'on appelait métros ; autour de ces logis de fortune, un petit carré de terrain était péniblement défrichée et ensemencé. »
- Classée entièrement en zone rouge, la commune en est finalement exclue après la pression des habitants et des élus. Elle intègre donc la coopérative de reconstruction de Roucy. Il n'y a que 74 personnes recensées en 1921.

- L'église, classée aux Monuments historiques, est reconstruite à l'identique. Cependant, la statue de ND de Chaudardes en bois de poirier, disparue en 1918, n'est jamais retrouvée.



Source principale : Maxime de Sars, La commune de Chaudardes (1936) ; sauf indication contraire, les citations sont de l'auteur


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